Cancer du sein

Découvrez cette fiche sur le cancer du sein : définition, facteurs de risque, symptômes, traitements, prévention...

Conseil

DÉFINITION


Le cancer du sein représente un tiers de l'ensemble des nouveaux cas de cancer et la première cause de décès par cancer, chez la femme. Près d’une femme sur 8 développe un cancer du sein au cours de sa vie.

 

En 2018, en France métropolitaine, il y a eu 12 146 décès. Le nombre de décès est en baisse depuis 1990 malgré une augmentation de son incidence. En 2023, en France métropolitaine, on compte 61 214 nouveaux cas par an.

 

Mais le cancer du sein ne touche pas que les femmes !  Il touche également les hommes, même s’il est très rare puisqu’il représente moins de 1% de tous les cancers du sein. En effet, l’homme a également des glandes mammaires mais elles sont peu développées. 

 

 

PHYSIOPATHOLOGIE 


Les cellules « normales » du sein peuvent subir des changements qui rendent leur mode de croissance ou leur comportement anormal. Ces changements peuvent engendrer des affections non cancéreuses (bénignes) du sein, comme des kystes et l’hyperplasie atypique. Ils peuvent aussi entraîner la formation de tumeurs non cancéreuses, comme des fibroadénomes et des papillomes intracanalaires.


En revanche, dans certains cas, ces changements causent une tumeur maligne, un cancer du sein. 


Comme son nom l’indique, le cancer du sein prend naissance dans les cellules du sein. La tumeur maligne est un groupe de cellules cancéreuses qui peuvent envahir et détruire le tissu voisin. Elle peut aussi se propager à d’autres parties du corps, on parle de métastase.


Il existe plusieurs types de cancers du sein :

 

  • Le plus fréquent est le carcinome canalaire. Les cellules cancéreuses se développent tapissant les canaux, les tubes qui transportent le lait des glandes au mamelon. C’est le type de cancer qui touche la plupart des hommes.
  • Puis on a le carcinome lobulaire. Les cellules cancéreuses se développent dans les lobules, les groupes de glandes productrices de lait. 


Ces 2 types de carcinomes peuvent être in situ, c’est-à-dire que le cancer reste dans son emplacement d’origine. Il n’envahi pas les tissus voisins. Ils peuvent également être infiltrants, ou invasifs, dans ce cas, ils envahissent les tissus voisins.

 

 

FACTEURS DE RISQUES

 

• L’âge : près de 80% des cancers du sein se développent après 50 ans

 

• Le sexe : 99 % des cancers du sein surviennent chez la femme. Le sexe féminin induit l’exposition à plusieurs autres facteurs de risque potentiels. La durée d'exposition aux hormones féminines, avec en particulier la prise de certains traitements hormonaux substitutifs de la ménopause, semble être un facteur de risque. D'autres facteurs de risque sont débattus : règles précoces (avant 12 ans), une ménopause tardive (après 50 ans), l’absence de grossesse ou une grossesse tardive (après 35 ans), l’absence d’allaitement.

 

• Les antécédents familiaux : le risque augmente si une parente du premier degré (mère, sœur, fille) a déjà eu un cancer du sein et plus particulièrement avant la ménopause. Il est important de le signaler à votre médecin traitant.

 

• Les prédispositions génétiques : dans 5 à 10 % des cancers du sein, une altération génétique des gènes BRCA1 ou BRCA2 est retrouvée, cette forme de cancer du sein est héréditaire. Le cancer du sein dans sa forme familiale ou héréditaire est une maladie rare. 

 

• Les antécédents personnels de cancer : si vous avez eu un cancer du sein ou une hyperplasie atypique du sein, vous avez plus de risque de développer un autre cancer du sein (du même côté ou du côté opposé).

 

• Les antécédents personnels d'irradiation du thorax : par exemple radiothérapie pour un autre cancer…

 

• L’alcool : une consommation régulière augmente les risques de cancer du sein. En 2018, 8 700 cancers du sein sont attribuables à la consommation d'alcool.

 

• Le surpoids et l’obésité : le cancer du sein peut notamment toucher les femmes ménopausées qui souffrent de surpoids ou d’obésité. En 2018, 4 900 cas de cancers du sein étaient attribuables à un surpoids ou une obésité.

 

• Le tabac : on estime à 2 600 cas de cancer du sein attribuables au tabagisme chez les femmes de 30 ans et plus.

 

• Une alimentation déséquilibrée : faible consommation en fruits, légumes, fibres alimentaires et produits laitiers ainsi qu'une consommation élevée en viandes rouges et en viandes transformées. On estime à 2 500 cas en 2018 attribuables à une alimentation déséquilibrée.

 

• Une activité physique insuffisante : 2 500 nouveaux cas de cancer du sein dont 1 700 chez des femmes ménopausées. L'activité physique diminue même le risque de cancer du sein après la ménopause.

 

 

SYMPTÔMES 

 

  • UNE BOULE DANS UN SEIN

Une boule ou une masse dans un sein est le signe d’un cancer du sein le plus couramment observé. Cette masse, en général non douloureuse, est le plus souvent de consistance dure et présente des contours irréguliers. Elle apparaît par ailleurs comme « fixée » dans le sein. Mais attention, ce n’est pas parce que vous avez une grosseur dans le sein, que c’est un cancer, il peut s’agir d’un kyste. Dans tous les cas, consultez dès la moindre masse anormale.

 

  • DES GANGLIONS DURS AU NIVEAU DE L’AISSELLE (SOUS LE BRAS)

Une ou plusieurs masse(s) dures à l'aisselle signifient parfois qu’un cancer du sein s’est propagé aux ganglions axillaires. Les ganglions restent toutefois indolores.

 

  • DES MODIFICATIONS DE L’APPARENCE DU SEIN DE LA PEAU DU SEIN ET DU MAMELON

Plusieurs modifications de l’apparence du sein peuvent être signe d’un cancer du sein. Il y a, d’abord, une modification de l’aspect de la peau : rétraction, rougeur, œdème ou aspect de peau d’orange. Puis, il y a une modification du mamelon ou de l’aréole (zone qui entoure le mamelon) : rétraction, changement de coloration, suintement ou écoulement. Enfin, tout changement de la forme ou de la taille de vos seins est un signe qui nécessite de consulter son médecin.

Une rougeur, un œdème et une chaleur importante au niveau du sein peuvent être le signe d'un cancer du sein inflammatoire.

 

  • LES AUTRES SYMPTÔMES
     

Si le cancer n’est pas diagnostiqué dès l’apparition des premiers symptômes, la tumeur peut grossir et se propager vers d'autres parties du corps, entraînant ainsi d’autres symptômes plus tardifs, tels que :

 

  • Des douleurs osseuses 
  • Des nausées, une perte d'appétit, une perte de poids et une jaunisse 
  • Un essoufflement, une toux et une accumulation de liquide autour des poumons (épanchement pleural)
  • Des maux de tête, une vision double et une faiblesse musculaire

 

 

DIAGNOSTIC


Détecté tôt, le cancer du sein guérit dans 9 cas sur 10. Plus le cancer du sein est détecté tôt, plus il se soigne facilement, et plus les chances de guérison sont élevées. On observe 99 % de survie à 5 ans pour un cancer détecté à un stade précoce et seulement 26 % pour un cancer diagnostiqué à un stade tardif. Globalement, le taux de survie est de 88% à 5 ans, pour les femmes diagnostiquées entre 2010 et 2015. Il est donc essentiel de faire les mammographies de dépistage, à partir de 50 ans, même en l’absence de tout symptôme. Dès l'âge de 25 ans et en l'absence de symptômes, un examen clinique des seins par un médecin, une fois par an, est recommandé.


Après l’observation d’un ou plusieurs symptômes, les médecins utilisent des examens d’imagerie puis procèdent à une analyse biologique de la tumeur pour confirmer et affiner le diagnostic. 

 

  • La mammographie


Le premier examen est souvent la mammographie. C’est une radiographie, à rayon X, des seins. Une tumeur se traduit soit par une masse soit par la présence de petits points blancs, les "micro-calcifications", dont le nombre, la forme, la répartition permettent de suspecter ou non l’existence d’un cancer. La mammographie est parfois complétée par deux autres examens d’imagerie : l’échographie et l’IRM.

 

  • L’échographie du sein


L’échographie utilise la technique des ultrasons. Elle permet de dire, par exemple, si la boule repérée est un kyste composé de liquide ou plutôt une tumeur solide.

 

  • L'IRM


Plus rarement, le médecin peut demander une IRM (imagerie à résonnance magnétique). Elle permet aussi de faire la différence entre une anomalie bénigne et une anomalie maligne. Elle peut aussi servir à vérifier si le cancer s’est propagé ou s’il y a une récidive locale, pour les personnes ayant déjà été traitées pour un cancer du sein.

 

  • L’examen anatomo-pathologique


Après l’imagerie, la confirmation du diagnostic se fait grâce à l’examen anatomo-pathologique d’un fragment du tissu mammaire. 


Ces prélèvements sont ensuite étudiés au microscope, ce qui permet de définir s’il s’agit d’une lésion bénigne ou d’un cancer. Dans le second cas, il faudra alors aller plus loin et caractériser la tumeur : stade, type de cancer, etc. Seul l’examen effectué au microscope d'un prélèvement permet de confirmer avec certitude le diagnostic d’un cancer du sein. Après analyse, si les résultats laissent penser que le cancer a pu s’étendre dans d’autres parties du corps, des examens complémentaires peuvent être prescrits, radiographie du thorax, scanner, IRM et scintigraphie osseuse notamment.

 

 

TRAITEMENT


Une fois le cancer du sein détecté et qualifié, les médecins vont établir le protocole de soins le plus adapté au patient. Il varie en fonction du type de cancer, mais aussi de son avancement et de l’état général du patient. La chirurgie est presque toujours le traitement de première intention des cancers du sein non-métastatiques. Chaque région mammaire bénéficie d’une technique chirurgicale dédiée et adaptée. On peut retirer la tumeur seulement (tumorectomie) mais aussi retirer le sein entièrement (mastectomie). 


La radiothérapie fait aussi presque toujours partie du protocole de soins pour un cancer du sein, notamment après une chirurgie conservatrice. L’objectif est de détruire, grâce à une irradiation ciblée, d’éventuelles cellules tumorales résiduelles.

 

Outre la chirurgie et la radiothérapie, d’autres types de traitements viennent généralement compléter le protocole de soins pour les patientes atteintes d’un cancer du sein : chimiothérapie, thérapie ciblée, immunothérapie…

 

 

PRÉVENTION


Le cancer du sein se soigne bien s’il est détecté tôt. 


En France, depuis 2004, le dépistage organisé du cancer du sein a été généralisé à toutes les femmes entre 50 et 74 ans. En effet, il touche le plus fréquemment les femmes après la ménopause. 


Tous les deux ans, elles reçoivent une lettre de l’Assurance maladie, les invitant à prendre rendez-vous pour un dépistage, pris en charge à 100% par l’Assurance maladie.


Ce dépistage comprend deux examens :

 

  • La palpation des seins, pour détecter d’éventuelles anomalies.
     
  • La mammographie, une véritable radiographie des seins. Dans le cadre du dépistage organisé, la mammographie bénéficie d’une double lecture, par deux radiologues, pour encore plus de sécurité.


Il est bien sûr possible de bénéficier de mammographies en dehors du dépistage organisé. Elles peuvent ainsi être proposées au femmes ayant des facteurs de risques (antécédents familiaux par exemple) avant l’âge de 50 ans ou peuvent également être réalisées plus fréquemment, y compris lorsque l’on bénéficie en parallèle du dépistage organisé. Dans ces cas de figure, les patientes doivent se rapprocher de leur gynécologue.


A noter : En 2018, en France, 50,3% des femmes ont été dépistées dans le cadre du programme de dépistage organisé.


La surveillance des femmes à très haut risque

 

Les frais d'imagerie mammaire des femmes à haut risque de cancer du sein sont remboursés depuis le 1er septembre 2016. 


Sont déterminées à haut risque, les femmes qui présentent une altération génétique, des antécédents familiaux, des antécédents d'irradiation thoracique ou encore un risque histologique.


Le suivi par imagerie des femmes à très haut risque est nécessaire. Il conjugue de façon annuelle, et dès l'âge de 30 ans le plus souvent, IRM, mammographie et échographie.


En plus de cela, il est conseillé de pratiquer une autopalpation de vos seins tous les mois, à la même période votre cycle, en dehors de vos règles.


Regardez cette vidéo pour apprendre les gestes simples : https://www.youtube.com/watch?v=FZvckWXec6w

 

 

Sources :


https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/cancers/cancer-du-sein
https://curie.fr/dossier-pedagogique/le-cancer-du-sein
https://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/breast/breast-cancer/?region=on
https://www.ameli.fr/somme/assure/sante/themes/cancer-sein/comprendre-cancer-sein
https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-sein/Les-points-cles

 

 

Auteur : Service Prévention et Promotion de la Santé de la MGP

 

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